De la publication à la participation
Dans le langage désormais courant, le terme de « Web 2.0 » désigne communément une implication plus active des internautes. La simplification des outils de publication en ligne permettrait ainsi à n’importe qui de mettre en ligne des contenus et de les partager, sans compétences techniques spécifiques. L’enjeu du concept de plate-forme est de fournir un système efficace pour centraliser, contrôler et distribuer les « données ». Cette gestion est essentielle pour O’Reilly, pour qui « la valeur d’un logiciel est proportionnelle à l’échelle et au dynamisme des données qu’il permet de gérer ». Mais que veut dire ce mot de « donnée » ? Le dictionnaire l’approche comme quantité déjà connue, ce qui est admis, ce qui sert de base, ce qui est enregistré, ce qui est conforme à une expérience, idée principale d’une œuvre, distribution, aumône236. La donnée est ce qui se donne, ce qui est donné. De cette donne, de ce qui se donne, y a-t-il un engagement, un « contre-don237 » ? Comment penser un don qui pourrait se valoriser si le don est ce qui se donne sans retenue, sans contraction d’une dette ? Pour Jacques Derrida, le don « n’est pas don d’une chose, [ il ] donne mais sans rien donner238 ». Le don s’oppose à l’ego en l’effaçant. Du don, celui qui donne ne saurait rien revendiquer, n’attendrait rien en retour. Le don n’attend rien :
À la limite, le don comme don devrait ne pas apparaître comme don : ni au donataire, ni au donateur. Si l’autre le perçoit, s’il le garde comme don, le don s’annule. Mais celui qui donne ne doit pas le voir ou le savoir non plus, sans quoi il commence, dès le seuil, dès qu’il a l’intention de donner, à se payer d’une reconnaissance symbolique, à se féliciter, à s’approuver […], à se rendre symboliquement la valeur de ce qu’il vient de donner, de ce qu’il croit avoir donné, de ce qu’il s’apprête à donner239.
À lire ce genre de texte, on pourra se demander si les données peuvent se « gérer », comme le pense O’Reilly. Si le don est ce qui se soustrait à toute réciprocité, pourquoi les données auraient-elles pour but d’être économisées ? Bien que ces deux termes mériteraient d’être séparés, les données du « Web 2.0 » sont souvent synonymes d’informations. Dans ce qui se donne à nous comme données circule l’idée que ces informations seraient informantes. De ce don, nous pourrions apprendre, faire quelque chose. Plus encore, la foule ferait foi et sagesse, implacable logique du nombre et de l’anonymat. Dans le texte de Tim O’Reilly, les nombreux utilisateurs de la plate-forme sont vus comme des « participants » qui, tels des abeilles dans une ruche, produiraient des ajouts non essentiels qui, accumulés, donneraient poids et valeur à cette interface ainsi « enrichie ». Le don des utilisateurs est recherché dans une optique d’utilité et de rentabilité économique. La valeur économique des données réside dans leur supposée neutralité, qui ne se lie pas à de la « différance » (Derrida) mais à de l’associable. Vidée de toute impureté et commentaire, la donnée numérique se veut brute. Du point de vue de Tim O’Reilly, il y aurait donc matière à se réjouir de leur prolifération structurée. Publié, ce type de don devient public. Les modèles économiques du « Web 2.0 » contractualisent les données sous des formes invitant à l’engagement. Considérés comme utilisateurs, ou plutôt requis de tenir ce rôle, est-il souhaitable de soumettre nos existences à des comportements, eux mêmes réduits en données ? Est-il soutenable de penser le don comme prévision d’un intérêt calculable ?
Ce mode de notoriété est une manière, mais une manière seulement, non éthique, non immédiate, de fonder la reconnaissance de soi en passant par la réalisation quantifiée, comptée, mesurée d’un service. Cette médiation implique un rapport déterminé au temps, une anticipation constante de ce qui pourra advenir, une absence par conséquent à la présence. Il n’est pas de contrat qui ne présuppose la projection de soi dans un avenir calculé. C’est le principe même de l’intérêt que d’impliquer sans cesse une anticipation, y compris sous la forme négative d’une estimation de ce qui pourrait advenir si l’on décidait de ne pas coordonner les diverses tendances personnelles en jeu240.
Le Web que soutient Tim O’Reilly consiste en une situation généralisée de contractualisation. Cette façon de faire du numérique semble être le seul moyen de fonder un commerce dont la progression future serait fortement probable. Ce « rapport déterminé au temps » (Huyghe) de la plate-forme défendue par O’Reilly est une manière « non éthique » de fonder la « reconnaissance de soi ». En effet, ce type de calcul s’oppose au développement d’une authentique individualité, qui doit être neutralisée pour qu’un rendement puisse avoir lieu. Ce travail effectué en vue d’une unité de référence exprime l’idée d’un rapport, d’une adéquation à un objectif. Dans le « Web 2.0 », cette prévision de l’avenir est rendue possible par des « services » s’appuyant sur une « gestion algorithmique des données » collectées241.
Cette « anticipation » (Pierre-Damien Huyghe) des relations sociales dans le « Web 2.0 » va permettre de solliciter la « participation » des utilisateurs les plus éloignés. L’emploi de ce terme permet de penser un déplacement de la notion de « publication » vers celle de « participation242 » :
– Publier désigne l’action de dévoilement par laquelle on rend une chose publique et notoire. La publication officialise un texte présupposé digne d’attention. Elle est du côté d’une progression des connaissances, du moins d’un accroissement du volume de pensée.
– La participation, quant à elle, se définit comme le fait d’avoir part à quelque chose. Dans le champ économique, ce terme désigne la prise de parts sociales dans une entreprise. La participation implique un intéressement aux bénéfices ainsi que la possibilité de donner son avis quant aux choix stratégiques de la société.
En tant que dévoilement, la publication va de soi vers les autres, tandis que la participation a à voir avec l’idée d’un partage intéressé, « d’une estimation de ce qui pourrait advenir » (Huyghe). Dans la participation, on est d’emblée inscrit dans une « communauté » communicante tandis que la publication ne fait pas d’autrui une entité réductible à l’appartenance à un groupe. La publication va vers le commun, vers ce qui n’est pas divisible (comme-un243). À l’inverse, le terme de « communauté » fait courir le risque de chosifier les individus en attributs objectifiables (dotés d’objectifs à effectuer). Telle personne sera vue comme part d’une communauté avant d’être reconnue comme personne au sens de personna, c’est-à-dire une personne qui n’est, littéralement, personne. On peut comparer cette logique de protection aux quartiers résidentiels privés américains, ces « gated communities » (communautés fermées) [ Fig. 119 ] qui rassemblent des personnes à niveau de vie homogène souhaitant se protéger des agressions extérieures par des formes « d’entre-soi social244 ». Cette absence d’identification est tout autre chose que l’homogénéisation des données et des informations. L’individu, comme ce terme l’indique, est un être organisé qui ne peut être divisé en parts sans être détruit — là où la société commerciale peut, à l’inverse, distribuer des dividendes (revenus tirés des bénéfices) à hauteur des participations investies. La communauté nomme et place ses éléments. Être partie prenante (actionnaire) d’une société implique de potentiels retours financiers par identification de sa personne comme dividu (les parts sont nominatives). L’entreprise comme plate-forme est une unité qui fonctionne en tant que matrice (modèle), génératrice d’applications. La quantification des participations détermine la valeur d’un site « Web 2.0 », que Tim O’Reilly perçoit avant tout comme un « service ». Les plates-formes, de par leur faculté à agréger de plus en plus rapidement des individus, entraînent une dépendance qui rend difficile la possibilité de penser sans elles. L’ensemble des participations se stocke dans des « banques de données », ensembles confinés qui ne sont accessibles qu’en surface. La participation de l’utilisateur à une communauté ne lui est que rarement bénéfique dans les faits. Il s’agira de mettre en place des stratégies de « prédation245 » pour faire du service une « architecture de la participation » qui se renforce chacun de ses membres :
BitTorrent illustre là un principe clé du Web 2.0 : le service s’améliore automatiquement quand le nombre de ses utilisateurs croit. Alors qu’Akamai doit ajouter des serveurs pour améliorer son service, chaque utilisateur de BitTorrent apporte un peu de ses ressources à l’ensemble de la communauté. C’est implicitement une « architecture de participation », une nouvelle éthique de la coopération dans laquelle le service agit comme un intermédiaire intelligent, connectant chaque parcelle de la gigantesque banlieue du Web à une autre et donnant le pouvoir aux utilisateurs eux-mêmes246.
Akamai [ Fig. 120 ] est un service Web qui distribue des fichiers à partir de serveurs regroupés géographiquement, tandis que BitTorrent [ Fig. 121 ] , système de transferts de fichiers, fonctionne de pair à pair (peer-to-peer), chaque internaute étant à la fois client et serveur. Comme nous l’avons vu plus haut, cette double position de consultation/distribution n’est rien d’autre que ce qu’est Internet depuis ses origines : un réseau dont les ressources sont décentrées. Comme le dit Benjamin Bayart :
L’utilisation du peer-to-peer c’est juste l’utilisation d’Internet, c’est l’une des utilisations normales, naturelles d’Internet, Internet c’est fait pour faire ça. Et le fait de développer de plus en plus d’applications qui, au lieu d’aller chercher les données sur un serveur central, sont capables de les trouver sur des serveurs décentrés n’importe où, c’est juste des applications qui passent à Internet247.
La hiérarchisation du haut vers le bas et du centre vers la périphérie que décrit O’Reilly peut s’apparenter à la théorie platonicienne de la « participation », qui désigne le rapport de réalité que soutiennent les choses sensibles avec les Idées. Platon opère une dépréciation du sensible qui participe (dérive) des formes intelligibles qui sont les modèles ou paradigmes de ce qui est incarné et sensible. Ce partage entre le créé et l’incréé est rendu possible par la permanence des Idées (Eidos), qui existent de toute éternité (elles sont réelles tout en n’étant pas perceptibles). Penser le « Web 2.0 » depuis la partition platonicienne, c’est dire que l’utilisateur participe des sites communautaires (et non pas participe à des sites), voire que l’usager serait compris comme une dégradation à plusieurs degrés — au sens où pour Platon le lit de l’artisan est une forme sensible, donc dégradée et imparfaite (le lit participe de l’Idée du Lit sans jamais pouvoir l’égaler ou la surpasser). Ce qui se joue dans la « nouvelle éthique de la coopération » pensée par O’Reilly, c’est une nouvelle considération des « utilisateurs ». Cette médiation par un « intermédiaire intelligent248 » est « une manière, mais une manière seulement, non éthique […] de fonder la reconnaissance de soi en passant par la réalisation quantifiée, comptée, mesurée d’un service249 ». Cette nouvelle éthique n’a rien d’authentiquement éthique. On donne à l’utilisateur l’impression de participer à la construction d’une « architecture » commune, de quelque chose qui dépasse sa condition individuelle. Dans la majorité des cas, ce qu’il apporte ne va servir qu’à « enrichir » l’agent centralisateur, et par extension le détenteurs des droits d’accès à la « plate-forme ». Pour O’Reilly, la coopération permet de donner plus de pouvoir à l’utilisateur. Or, la démocratisation (de kratos : pouvoir) de l’accès à Internet ne fait pas de tout le monde un expert de l’association de sources hétéroclites, ce scientifique érudit tel que l’envisageait Vannevar Bush250 à une époque antérieure à l’invention d’Internet. Ces citoyens qui avaient pour optique la pacification et l’amélioration de la société ont été remplacés par des participants coopératifs, qui ne vont s’impliquer que pour poursuivre leurs intérêts singuliers :
L’architecture d’Internet, et du World Wide Web, est telle que les utilisateurs « égoïstes » poursuivant leurs propres intérêts créent automatiquement de la valeur de façon implicite251.
La « nouvelle éthique » de O’Reilly reprend ici une vieille thèse du système libéral, celle de la Fable des Abeilles de Mandeville252 parue en 1714. Cette vision d’une ruche qui tire son équilibre du cumul des vices aura fortement inspiré tout un courant du capitalisme qui remet en cause les organisations politiques régulatrices. Dans le premier temps de la fable, ce sont les vices qui gouvernent et tiennent la cité en équilibre :
C’est ainsi que le vice produisant la ruse, et que la ruse se joignant à l’industrie, on vit peu à peu la ruche abonder de toutes les commodités de la vie. Les plaisirs réels, les douceurs de la vie, l’aise et le repos étaient devenus des biens si communs que les pauvres mêmes vivaient plus agréablement alors que les riches ne le faisaient auparavant. On ne pouvait rien ajouter au bonheur de cette société.
Par la suite, ce sont les vertus qui sont dévoilées à tous :
À mesure que la vanité et le luxe diminuaient, on voyait les anciens habitants quitter leur demeure. Ce n’était plus ni les marchands, ni les compagnies qui faisaient tomber les manufactures, c’était la simplicité et la modération de toutes les abeilles. Tous les métiers et tous les arts étaient négligés. Le contentement, cette peste de l’industrie, leur fait admirer leur grossière abondance. Ils ne recherchent plus la nouveauté, ils n’ambitionnent plus rien.
La conclusion de l’histoire fait des abeilles « contentées » des êtres affaiblis, qui périssent au premier conflit guerrier de la cité avec l’extérieur. Alors qu’on pourrait croire que ces termes sont synonymes, le contentement s’oppose à la modération. Ramenés dans le champ du « Web 2.0 », ces concepts permettent de penser que les « utilisateurs » de la plate-forme ne l’enrichiront qu’à hauteur des vices qu’ils pourront y investir. Les nouveautés du « Web 2.0 » sont donc fortement ancrées dans de vieilles conceptions du capitalisme. Toute l’ambiguïté de l’article de O’Reilly réside dans l’articulation d’anciennes théories à des références au monde de l’open source. Loin de dévoiler des ruptures, le texte de O’Reilly les recouvre par une théorie économique qui n’a rien de nouveau ou d’éthique. Il s’agit ici de dépasser la question de savoir si cette « architecture de la participation » doit forcément s’appuyer sur les vertus supposées de l’égoïsme.
Tout comme Walter Benjamin dénonçait dès 1931 la captation économique de la nouvelle technique photographique253, l’essai sur le « Web 2.0 » manque d’avérer en quoi notre époque est marquée par le Web. De la photographie, Walter Benjamin dit qu’elle n’est découverte en tant que technique nouvelle qu’à condition de contester les théoriciens voulant la faire correspondre à des critères artistiques du passé : « Car ils [les théoriciens] n’entreprenaient rien d’autre que de justifier le photographe devant le tribunal que celui-ci mettait précisément à bas254. » Depuis ces remarques, nous pouvons penser qu’il y a des façons de faire du numérique qui dissimulent les conditions d’époque d’une technique, et d’autres qui les prennent en compte, qui cherchent à les penser dans leur puissance de nouveauté. Que le « Web 2.0 » soit le lieu d’une telle authentification, rien n’est moins sûr.
Les modes d’ouverture dessinés par les « modèles économiques » du « Web 2.0 » entretiennent une confusion entre des ouvertures effectives et des ouvertures apparentes. L’ambiguïté réside dans l’agglomération d’organismes que l’on pourrait qualifier d’intérêt public et d’entreprises faisant commerce de données. C’est ce qui peut faire dire à un internaute anonyme que « si [sur le Web] vous ne payez pas, c’est que vous n’êtes pas un consommateur, mais un produit à vendre255 ». L’article de O’Reilly mélange sans distinction des sites open source, où chacun peut utiliser sans autorisation préalable n’importe quelle donnée à n’importe quel moment, et des services propriétaires, fermés de par leur copyright (droit d’auteur) à toute utilisation non désirée. Les utilisations abusives ou non désirables sont généralement restreintes après-coup, ce qui donne l’illusion d’une ouverture efficiente alors que le possesseur de la plate-forme garde tout contrôle sur elle. Il est par exemple très compliqué, voire impossible, d’exporter ses données Facebook ou Instagram dans des formats structurés correctement pour pouvoir être utilisés ailleurs. À l’inverse, l’encyclopédie « libre et contributive » Wikipedia autorise un accès complet aux contributions, et permet la libre redistribution de tout son contenu sans demande d’autorisation préalable.
Tout n’est évidemment pas à rejeter dans les services payants qui n’autorisent que difficilement la migration des données personnelles256. Emblème du « Web 2.0 », Flickr [ Fig. 123 ] a ainsi redéfini la façon de faire de la photographie, ou plutôt la façon de faire avec des photographies, une fois qu’elles sont « prises ». Lancé en 2004257, ce site web permet de stocker et de partager des photos, avec des options payantes (modèle économique de type freemium258). Flickr propose des fonctions avancées de marquage des contenus par les utilisateurs : la géolocalisation des photos [ Fig. 124 ], le suivi (abonnement) par groupes ou photographe, ainsi que la « folksonomie » (littéralement : le classement par les foules). Le croisement de divers modes d’accès aux images nous permet de les voir autrement, de les croiser, de les associer, de les aborder comme des éléments manipulables et non pas comme des documents inertes confinés dans les mémoires isolées des ordinateurs personnels. Les types de classement définis par Flickr sont moins des normes que des structures à compléter. Sans être pour autant totalement ouverts, ces modes d’entrée ne sont pas finis. Il est possible d’associer ses fichiers à ceux d’autres personnes, de tisser des liens, faire des recoupements, établir des ensembles, recevoir des commentaires, etc. La conversation et les modes de circulation des images deviennent plus importants que les images elles-mêmes [ Fig. 125 ]. Comme le note André Gunthert :
[L’approche journalistique des photographies amateurs numériques] ne distingue pas encore clairement ce qui se passe du côté des usages, et particulièrement de la conversation, à peine mentionnée. Se focaliser sur Instagram (alors que cette application est en perte de vitesse), c’est continuer à croire que ça se passe « dans l’image », alors que l’essentiel se passe désormais autour, du côté des likes (récompense en capital social), des commentaires (élaboration partagée de la contextualisation) ou des rediffusions (contribution à la viralité)259.
Ce qui est intéressant dans l’exemple de Flickr, c’est que la mise à disposition de fonctions reliées au site web de base a permis à de nombreux développeurs de réaliser des programmes « tiers » : une multitude d’utilisations qui n’étaient pas prévues260 des concepteurs du site [ Fig. 115 ]. Ce type de « plate-forme » a favorisé le développement de pratiques amateur de la photographie propres au numérique. Ces usages non prévus sont-ils de l’ordre d’une ouverture effective, ou cette liberté n’est-elle permise que dans un champ de contraintes ? L’ouverture d’un service va t-elle forcément de pair avec la centralisation et l’abandon de son droit de contrôle ?
- 236
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237
Le don contracte une triple obligation : donner, recevoir et rendre. Voir : M. Mauss, Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques [1924], Paris, PUF, coll. Quadrige Grands textes, 2007. ↩
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238
J. Derrida, Donner le temps, tome , La fausse monnaie, Paris, Galilée, 1991, p. 24. ↩
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239
Ibid., p. 26. ↩
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240
P.-D. Huyghe, « Un monde sans esprit tragique », dans : « Antigone sans voix », La pensée de midi, no 24-25, 2008, p. 70-83. ↩
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241
T. O’Reilly, « Qu’est ce que le Web 2.0 », op. cit. : « [Il s’agit de] mettre au point un service simple d’accès et une gestion algorithmique des données pour toucher l’intégralité du Web, jusque dans sa périphérie, pas seulement son centre, jusqu’au bout de sa longue traîne, pas seulement en son cœur. » L’expression « longue traîne » (en anglais : The Long Tail) fait référence au livre éponyme de Chris Anderson paru en 2004. Elle désigne la quantité résultant de l’addition de demandes faibles (les micros-marchés). ↩
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242
Ibid. : « publication –> participation ». ↩
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243
Y. Citton, D. Quessada, « Du commun au comme-un », Multitudes, no 45, 2011, p. 12-22. ↩
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244
R. Le Goix : « Communautés fermées », Hypergeo.eu, 2003 : « L’entre soi social, qui justifie la référence à une ‹ communauté › sociale idéalisée, repose sur la forme contractuelle d’adhésion volontaire à un mode de gouvernance territoriale privée : la copropriété horizontale. » ↩
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245
D. Boullier, « L’âge de la prédation », Internet actu, septembre 2012. ↩
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246
T. O’Reilly, « Qu’est ce que le Web 2.0 », op. cit., p. 2 : « BitTorrent thus demonstrates a key Web 2.0 principle: the service automatically gets better the more people use it. While Akamai must add servers to improve service, every BitTorrent consumer brings his own resources to the party. There’s an implicit "architecture of participation", a built-in ethic of cooperation, in which the service acts primarily as an intelligent broker, connecting the edges to each other and harnessing the power of the users themselves. » ↩
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247
B. Bayart, « Internet libre, ou Minitel 2.0 », op. cit. ↩
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248
T. O’Reilly, « Qu’est ce que le Web 2.0 », op. cit. : « intelligent broker ». Un broker (en français : courtier) est une personne qui sert d’intermédiaire pour une opération financière. ↩
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249
P.-D. Huyghe, « Antigone sans voix », op. cit. ↩
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250
V. Bush, « As we may think », The Atlantic Monthly, Volume 176, no 1, juillet 1945, p. 101-108. ↩
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251
T. O’Reilly, « Qu’est ce que le Web 2.0 », op. cit. ↩
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252
B. Mandeville, La fable des abeilles ou Les vices privés font les vertus publiques [1714], trad. J. Bertrand, Paris, Institut Coppet, janvier 2011. ↩
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253
W. Benjamin, Petite histoire de la photographie [1931], trad. de l’allemand par A. Gunthert, Études photographiques, no 1, tirage à part, 1996, p. 17 : « Finalement, les commerçants se pressèrent de partout pour accéder à l’état de photographe, et quand se répandit la retouche sur négatif, revanche du mauvais peintre sur la photographie, on assista à un rapide déclin du goût. » ↩
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254
Ibid., p. 8. ↩
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255
« User-driven discontent », Metafilter, 26 août 2010. ↩
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256
Flickr, comme beaucoup de services en ligne, n’offre pas la possibilité technique de récupérer facilement les données mises en ligne. Même si les « conditions d’utilisation » (et la loi française) laissent au créateur la propriété morale de ses contenus, « participer » équivaut ici à abandonner une part de soi-même. ↩
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257
En août 2011, Flickr hébergeait six milliards de photos. Yahoo, qui a racheté Flickr en 2005, a effectué en 2013 un important (et critiqué) « redesign » du site pour mettre davantage l’accent sur les images que sur ce qui se passe autour d’elles. ↩
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258
Le freemium désigne un service gratuit qui possède des options supplémentaires payantes. ↩
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259
A. Gunthert, « Photographie, un paysage en miettes ? », L’atelier des icônes, Culture Visuelle, juin 2013. ↩
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260
Beaucoup sont listées ici : Flickr.com/services. ↩