#traduire #décentrer #désarticuler
Tordre
Tor894 désigne à la fois un logiciel de navigation web « ouvert » et le réseau de « machines-relais » que ce programme utilise. Il permet de communiquer sur Internet de manière anonyme et sécurisée. Les informations sont transmises de manière non-linéaire via des connexions sécurisées. Contrairement au fonctionnement d’un navigateur web traditionnel, le trajet emprunté par la « requête » d’un usager de Tor est aléatoire et transite par des « nœuds » dont l’historique ne peut pas être enregistré895. Il est ainsi impossible d’identifier l’origine de la requête et l’identité de la personne l’ayant formulée. Tor a été développé originellement pour le transfert d’informations militaires confidentielles, mais permet aussi à tout un chacun de protéger sa vie privée en ligne. Malgré ses limites, Tor incarne ainsi pleinement le principe de connexion « décentralisée » à la base du Web historique, ainsi que la notion d’anonymat revendiquée par des contre-culture comme la communauté The well896 ou la « Free software foundation897 ».
Le logiciel est affiché sur un écran permettant au visiteur de naviguer sur le Web comme à son habitude. Un second écran, vertical, indique l’adresse physique et « l’adresse ip » de l’ordinateur d’origine, ainsi que l’adresse à atteindre. Le dispositif permet de visualiser par un symbole chaque redirection effectuée par une « machine relai ». Les trajectoires des connexions (« logs ») sont archivées.
Graphique montrant les trajectoires d’une connexion via Tor.
[ Source ] « Anomos + Tor = <3 », Anomos, mai 2010.
-
894
« Tor: Overview », Tor project. Tor est l’acronyme de The Onion Router, littéralement : « le routeur oignon ». ↩
-
895
Le Tor Atlas se propose de lister les « relais » Tor. Voir : « Atlas », Tor project. ↩
-
896
Fondée en 1985 par Stewart Brand et Larry Brilliant, The well est l’une des plus anciennes « communautés » en ligne. Voir : F. Turner, Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand, un homme d’influence [2006], trad. de l’anglais par L. Vannini, Caen, C&F, 2012. ↩
-
897
Z. Rogoff, « Protect your freedom and privacy; join us in creating an Internet that’s safer from surveillance », Free Software Foundation, juillet 2013. ↩