Figures de l'élément « ‹ Idéologies › de la création numérique »
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Publié par Stewart Brand à partir de 1968, le Whole Earth Catalog propose divers produits orientés autour des modes de vie de la contre-culture. Influencé par les travaux de Buckminster Fuller, le catalogue devint un outil de référence pour la conception alternative d’environnements, d’espaces de vie et de nouvelles pratiques de communication. La couverture du 1er numéro (et des suivants) reprend la première photographie satellite de la sphère terrestre vue de l’espace dans son entier (Whole Earth), que la nasa dévoila suite à une campagne publique lancée par Stewart Brand en 1966. L’intention de Stewart Brand était de fournir des « accès aux outils » afin que les lecteurs puissent « trouver leur propre inspiration, former leur propre environnement et partager leurs aventures avec quiconque était intéressé pour le faire ».
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Le 9 décembre 1968, Douglas C. Engelbart et son équipe de 17 chercheurs travaillant au Stanford Research Institute, présentèrent en direct une démonstration de 90 minutes du système en ligne nls (abréviation de online system) sur lequel ils travaillaient depuis 1962. La présentation publique eu lieu au Convention Center de San Francisco, devant 1000 professionnels de l’informatique. Le lancement de la « souris » ne fut qu’une innovation parmi celles montrée ce jour-ci, telles que l’hypertexte, la « métaphore du bureau », la visioconférence, la téléconférence ou encore le courrier électronique. Cet évènement fut rétrospectivement appellé The Mother of All Demos (littéralement « la mère de toutes les démos ») .
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Basé sur le nls (online system) de Douglas Engelbart, le Xerox Station 8010 (Xerox Star) fut lancé en 1981. Il compte parmi les premiers ordinateurs personnels commercialisés. Le Xerox Star innovait en proposant une série d’inventions révolutionnaires à l’époque : affichage bitmap, interface graphique à base de fenêtres (« windows »), icônes, dossiers, souris, réseau Ethernet, gestionnaire de fichiers, serveur d’impression, courriel. Le Xerox Star n’était pas présenté comme un « ordinateur », mais comme une « machine de bureau avancée » (Wikipedia). Même si les stations de travail 8010 étaient vendues avec les programmes lisp et Smalltalk, l’accent n’était pas mis sur les possibilités de programmation mais sur la « métaphore du bureau » (documents, dossiers, corbeille, etc.).
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Impressionné par sa visite au Xerox parc en 1979, Steve Jobs, qui avait alors 24 ans, vit dans ses interfaces le futur de l’informatique personnelle. Il échanga le droit d’utiliser les interfaces graphiques (gui) de l’ordinateur Xerox Alto contre un faible nombre d’actions Apple. La simplicité d’utilisation des icônes permit d’ouvrir l’informatique à un public « créatif » non technophile. Recrutée par Andy Hertzfeld, le développeur en charge du système d’exploitation Macintosh, Susan Kare, artiste, eu tout d’abord pour tâche, sous l’impulsion de Steve Jobs, de réaliser des polices de caractère à espacement proportionné (non monochasse). Susan Kare créa ensuite les éléments d’interaction de l’interface graphique Mac, dont les célèbres icônes « amicales » (« user friendly ») sont devenues emblématiques de l’environnement Apple.
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Lancé en 1983, le logiciel Word est basé sur le système Bravo de l’ordinateur Xerox 8010, créé en 1974 par Charles Simonyi, qui rejoindra Microsoft en 1981. Word est un des premiers « traitement de texte » pour pc utilisant le mode graphique pour montrer immédiatement à l’écran les choix de mise en forme (principe du wysiwyg, en français : « ce que vous voyez est ce que vous obtenez », le rendant plus intuitif que ses concurrents WordStar et WordPerfect, qui n’étaient pas vraiment concernés par « la mise en forme ». La liste de fonction s’est allongée pour inclure une interface de dessin, des thèmes graphiques, etc. Word a été intégré dans la suite Office en 2001.
L’extension de fichier .doc va été utilisée dans différentes de Word, mais regroupe en réalité des formats de fichier distincts. « De ce fait, Microsoft ne garantit pas un affichage uniformément correct des documents sur différentes stations de travail même si deux d’entre elles utilisent la même version de Word. » (Wikipedia). De plus, la mise en avant du nouveau format de fichier .docx (2007) rend impossible l’ouverture d’un fichier dans une ancienne version du logiciel. Excepté le format rtf, aucune documentation sur le format Word n’a été rendue publique et disponible avant février 2008.
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Créé par John et Thomas Knoll, Photoshop 1.0 voit le jour en 1990 sur Apple Macintosh. Photoshop est essentiellement utilisé pour le traitement de photographies et d’images numériques, mais peut également servir à créer des visuels ex nihilo. Il est le plus populaire des logiciels dits de « création numérique ».
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Histoire(s) du cinéma regroupe des films de Jean-Luc Godard, réalisés entre 1988 et 1998. Les films sont divisés en quatre chapitres, chacun comportant deux parties, soit huit épisodes au total d’une durée approximative de 45 minutes chacun. Ils sont majoritairement constitués de citations visuelles et sonores d’une centaine de films, dans un jeu de montage ne permettant pas de reconnaître facilement les sources.
L’enjeu, pour Godard, était de produire une « nouvelle histoire du cinéma », dégagée des analyses périodiques ou stylistiques. Ces rapprochements constants entre le cinéma et les autres arts et les autres arts s’opèrent grâce aux outils de la vidéo , « ses effets de continuité, de mélange, de surimpression ou de disjonction narrative » (Christian Delage). Parue chez Gallimard, une version imprimée complète le travail filmique.
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« Nouvelles histoires de fantômes », Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger, exposition au Palais de Tokyo à Paris du 14 février au 7 septembre 2014. En collaboration avec le Fresnoy, Studio national des arts contemporains.
[ Sources des citations ] J.-B. de Beauvais (dir.), « L’état du ciel », dossier de presse du Palais de Tokyo, février 2014.
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Georges Didi-Huberman, Mnémosyne 42 :
Mnémosyne 42 est un travail conçu par Georges Didi-Huberman à l’invitation d’Alain Fleischer. Il s’agit d’un hommage à la planche 42 de l’atlas Mnémosyne d’Aby Warburg consacrée aux gestes de lamentation. [...] Mnémosyne 42 se présente comme une planche d’atlas démesurée (mille mètres carrés environ) et animée. Elle est ‹ posée › sur le sol de la verrière [du Palais de Tokyo] et se regarde depuis une coursive, comme on regarde la mer depuis le bastingage d’un bateau. Son thème est identique, mais les exemples choisis font le chemin qui va des exemples classiques chers à Warburg jusqu’au cinéma moderne et contemporain : Eisenstein avec Pasolini, Glauber Rocha avec Theo Angelopoulos, Paradjanov avec Wang Bing, Jean-Luc Godard avec Harun Farocki… L’installation inclut aussi des images ethnologiques et des documents tirés de l’histoire politique. L’enjeu de ce travail consiste, en effet, à donner une idée de l’énergie que les survivants déploient autour de leurs morts. »
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Arno Gisinger, Atlas, suite :
« Atlas, suite est un essai photographique réalisé par Arno Gisinger à l’invitation de Georges Didi-Huberman. Il s’agit d’un montage [...] d’images prises dans le cadre de l’exposition ‹ Atlas › telle qu’elle était montrée à Hambourg en 2011. De même que l’exposition initiale était une sorte d’ ‹ atlas d’atlas ›, la pièce d’Arno Gisinger apparaît désormais comme un nouvel « atlas » de cette exposition : un nouveau point de vue montrant certaines œuvres, [...] formant une ‹ suite › presque cinématographique. Ce travail propose donc une ‹ exposition à l’époque de sa reproductibilité technique ›, une exposition légère et, surtout, photographiquement repensée. C’est donc un travail sur le médium photographique lui-même, et sur les rapports complexes entre les oeuvres et leurs différentes possibilités de reproduction, de représentation. [...] : façon d’affirmer le caractère inépuisable des constellations possibles à quoi s’essaye tout monteur d’images. »